top of page

Agudat Israel (parti politique)

Agudat Israel est un parti politique fondé en 1912 en Pologne. Il fut conçu comme un outil pour préserver le mode de vie ultra-orthodoxe face au sionisme moderne, et pour défendre/promouvoir la Halakha (loi juive).


Lorsque le sionisme émergea à la fin du XIXe siècle, la majorité des rabbins d’Europe centrale s’y opposèrent farouchement, en raison notamment de son acceptation des valeurs de la culture occidentale. L’adoption par le mouvement sioniste d’un programme éducatif nationaliste et laïc renforça le rejet de cette idéologie par le monde orthodoxe, qui se regroupa alors autour d’Agudat Israel. Ce courant considérait que l’aspiration nationale ne pouvait remplacer l’idéal religieux.


Agudat Israel commença à opérer en Terre d’Israël dès 1918, avec des membres principalement issus de l’Ancien Yichouv (les communautés juives présentes avant l’immigration sioniste). À Jérusalem, le mouvement s’opposa à la création du Grand Rabbinat et à la nomination de Rav Kook comme Grand Rabbin ashkénaze en 1919. Le parti refusa toute coopération avec les institutions sionistes et laïques. Sous la direction du rabbin Sonnenfeld, il négocia avec les autorités britanniques la création d’un réseau indépendant de tribunaux rabbiniques, distinct du Grand Rabbinat.


Le conflit politique entre l’Agudat et le Yichouv sioniste s’intensifia. Un de ses dirigeants locaux, Jacob Israël De Haan, fervent partisan d’une alliance avec les Arabes contre les sionistes, fut assassiné en 1924 par la Haganah. Ce fut le premier assassinat politique en Israël moderne.


Après la Shoah et face à la création imminente de l’État d’Israël, Agudat Israel adopta une approche plus conciliante, espérant influencer la future entité dans un esprit conforme à la Torah.


Lors de la guerre d’indépendance, le centre Agudat Israel de Jérusalem appela les jeunes hommes ultra-orthodoxes à s’enrôler dans l’armée, après la création de brigades religieuses et la garantie du respect des lois religieuses dans les camps militaires.


En 1947, ses dirigeants reçurent une lettre de David Ben-Gourion (connue sous le nom de « lettre du statu quo »), définissant les principes de la coexistence entre laïcité et religion en Israël.


Après la Seconde Guerre mondiale, le centre du mouvement se déplaça en Terre d’Israël, où il accepta de coopérer partiellement avec les institutions nationales. Le parti siégea dans les instances du Yichouv, comme le Conseil du peuple et le Conseil d’État provisoire.


Après les premières élections, Agudat Israel participa à la coalition du « Front religieux uni » avec Hapoel Hamizrahi, Hamizrahi et Poalei Agudat Israel. L’un de ses membres, le rabbin Yitzhak Meir Levin, fut ministre dans le premier gouvernement, jusqu’en 1952.


Lors des élections à la 3e (1955), 4e (1959) et 8e (1973) Knesset, le parti se présenta sous la bannière du « Front religieux de la Torah » (Hazit Datit Toratit).


En 1984, le parti Shas fut fondé, représentant les ultra-orthodoxes séfarades qui se sentaient exclus par les Ashkénazes. Au départ, le leader lituanien Rabbi Shach soutenait Shas, bien qu’il soit affilié à Agudat Israel. En 1988, il quitta le parti pour créer Degel HaTorah, une formation lituanienne indépendante.


Depuis 1992, Agudat Israel est allié à Degel HaTorah dans une coalition appelée Yahadut HaTorah (« Judaïsme de la Torah »), afin de maximiser la représentation haredi ashkénaze à la Knesset.


Le défend les intérêts et la vision du monde ultra-orthodoxe. Il s’est notamment opposé à l’enrôlement des filles religieuses et des étudiants en yeshiva dans l’armée, a initié le statut de « Torahto Umanuto » (pour désigner ceux dont l’unique occupation est l’étude de la Torah), et milite activement pour préserver l’identité juive de l’État.


Au fil du temps, Agudat Israel est devenu un acteur-clé de la politique israélienne, négociant habilement pour obtenir des avantages pour la population haredi. Il est reconnu pour sa capacité à former des alliances et à influencer la gouvernance en faveur de ses idéaux, créant réguliérement des polémiques dans la société israelienne, notamment en ce qui concerne l'équité du partage des responsabilités (armée, travail, éducation, etc).


Sources:



 
 
 

Interested in getting in touch?
Reach out—we’re always excited to create new partnerships!

  • Facebook
  • Instagram

Get in touch!

bottom of page