Nahalat Binyamin (rue)
- My Old New Land
- Apr 17
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Au début du XXe siècle, dans la ville portuaire de Jaffa, un groupe d’artisans réunis au sein de l’Association Nahalat Binyamin ambitionnait de fonder un nouveau quartier en dehors des limites urbaines. Cette initiative s’inscrivait dans une dynamique de développement similaire à celle de l’Association Ahuzat Bait, qui avait déjà créé un quartier en 1909 — la future Tel Aviv.

Les membres de Nahalat Binyamin tentèrent d’acquérir une partie des terres détenues par Ahuzat Bait. Cependant, en l’absence de financements, leur demande n’aboutit pas.
C’est en juillet 1910 qu’ils purent finalement acheter un terrain de 25 000 mètres carrés. Le projet prit forme, mais de manière plus modeste que celui de Tel Aviv. Les lots étaient plus petits, les habitations plus simples, et le quartier se développa autour d’une unique rue, parallèle à la rue Herzl.
Dans les premières années, un accord fut signé entre les deux associations : Tel Aviv s’engageait à fournir l’eau au nouveau quartier, à raccorder sa rue principale au réseau existant, et à partager les frais d’entretien des infrastructures.
En 1913, Nahalat Binyamin fut officiellement annexé à Tel Aviv, qui poursuivait alors son expansion rapide.
L’origine du nom de la rue principale donne lieu à une anecdote aussi révélatrice que singulière. Les fondateurs avaient décidé que la rue porterait le nom du "Benjamin" qui financerait sa construction. Si le Fonds national juif contribuait, elle serait nommée en l’honneur de Benjamin Ze’ev Herzl. Si le baron Benjamin Edmond de Rothschild apportait son soutien, c’est son nom qui serait retenu.
Mais aucun financement ne fut obtenu. En l’absence de mécène, les fondateurs tranchèrent : la rue serait baptisée en référence à la tribu biblique de Benjamin.
En hébreu, nahala signifie « domaine » ou « terre privée », un terme lié à hitnahlut, qui évoque l’installation sur une terre, l’acte de s’établir. Ainsi naquit Nahalat Binyamin : « le domaine de Benjamin », à la croisée des aspirations pionnières et des réalités modestes de ses fondateurs.
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